La recherche montre que :
- Les stresseurs (agents stressants) organisationnels sont plus prééminents que les stresseurs professionnels et émotionnels. La principale source de stress pour les infirmières n’est pas de côtoyer quotidiennement des personnes en fin de vie mais davantage le fait qu’elles doivent se battre constamment dans un système désorganisé afin que ces personnes puissent vivre leurs derniers moments dans la dignité et dans le respect de leurs valeurs personnelles. Au plan organisationnel, il apparaît nécessaire d’adopter une approche concertée entre les établissements et les équipes spécialisées afin d’améliorer l’accessibilité à des soins cohérents et à des services adaptés aux besoins des patients et de leurs proches.
- Les difficultés de communication et de collaboration interprofessionnelles sont d’importantes sources de détresse et d’insatisfaction chez les infirmières. Au plan professionnel, on devrait encourager la mise en place d’équipes interdisciplinaires centrées sur les besoins du patient et de ses proches et qui s’inspirent d’une philosophie commune.
- Même si la prestation de soins palliatifs peut constituer une épreuve sur le plan psychologique, elle est également à la source d’émotions positives. L’accompagnement en fin de vie peut constituer une expérience enrichissante. Les infirmières — et plus particulièrement celles qui possèdent une expertise et font montre d’engagement pour ces soins — se disent satisfaites de leur travail. Malgré l’urgence de diminuer les stresseurs organisationnels et de reconnaître l’expertise professionnelle, il ne faut pas négliger l’importance du soutien émotionnel. Ce type d’aide favorise une prise de conscience des enjeux affectifs liés à l’expérience de la mort. Il permet également d’exprimer les émotions perturbatrices et de renforcer la quête de sens inhérente à la souffrance et au processus d’accompagnement en fin de vie.
- Le niveau de stress semble moins élevé dans les CLSC que dans les centres hospitaliers (CH) ; la satisfaction que procure le travail y est également supérieure. Les CH sont considérés comme des endroits déshumanisés, où le statut des infirmières en soins palliatifs est peu valorisé. Par opposition, les infirmières qui procurent les soins à domicile jouissent d’une plus grande latitude décisionnelle et sont moins aux prises avec des conflits interprofessionnels. Les patients et leurs proches éprouvent également davantage de reconnaissance envers les infirmières qui se rendent au domicile.
- Plus les infirmières disposent de soutien aux plan organisationnel, professionnel et émotionnel, plus les ressources personnelles pour faire face aux demandes inhérentes aux soins palliatifs leur semble accrues et les charges psychologiques moindres.
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