vendredi 17 juin 2011

Développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses validées : rapport d'orientation

La Direction de la sécurité sociale (DSS) a saisi la Haute Autorité de Santé (HAS) pour produire une recommandation sur le « Développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses (conseils hygiéno-diététiques, éducation thérapeutique, recours alternatifs à d’autres professionnels spécialisés…) ». Cette demande s’appuie sur l’hypothèse d’un faible recours aux thérapeutiques non médicamenteuses bien qu’elles puissent être recommandées par les agences sanitaires, les autorités scientifiques et les sociétés savantes.

Elle a donc saisi la HAS pour

  • analyser le « modèle français de prescription » afin d’évaluer l’impact de facteurs organisationnels, économiques, socioculturels et symboliques sur les prescriptions;
  • indiquer les améliorations en termes d’organisation des soins, de formation ou d'outils qui pourraient être apportées;
  • identifier des thèmes susceptibles de faire l’objet d’une communication croisée (corps médical d’une part et grand public d’autre part) sur le modèle des actions conduites pour les antibiotiques et construire avec d’autres partenaires institutionnels le contenu de ces messages et le plan de diffusion le plus adapté.

Les recommandations de bonnes pratiques sont définies dans le champ de la santé comme « des propositions développées méthodiquement pour aider le praticien et le patient à rechercher les soins les plus appropriés dans des circonstances cliniques données ». Elles s’inscrivent dans un objectif d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins. Par conséquent, la recherche d’une amélioration du respect des recommandations dans les pratiques de prescription est une nécessité dès lors que leur validité est reconnue scientifiquement en France. L’objectif de ce rapport est de favoriser le respect des recommandations concernant la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses. Ce travail repose sur l’hypothèse que les écarts qui existent actuellement entre les pratiques de prescription et les recommandations de bonnes pratiques s’expliquent par l’existence de freins organisationnels, économiques, socioculturels et symboliques. La levée des freins doit alors créer les conditions propices à la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses si bien que des voies d’amélioration du système de santé sont proposées dans ce sens.

Une attention particulière a été portée aux freins qui relèvent d’inégalités socio-économiques au sein de la population. Le développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses implique en effet que les patients aient accès, non seulement géographiquement, mais également financièrement, à l’offre de soins. En effet, si certaines thérapeutiques non médicamenteuses peuvent être mises en oeuvre de façon autonome par le patient (ex. régime alimentaire et certains types d’activité physique), le suivi du patient par un professionnel spécialisé favorise l’acceptabilité de ces prescriptions et leur observance.
En outre, certaines thérapeutiques, telles que les psychothérapies, nécessitent impérativement une interaction entre le patient et un professionnel spécialisé. Les recours à ces professionnels peuvent donc soulever des enjeux financiers importants puisqu’ils sont principalement à la charge des patients.

Il n’est pas question ici de favoriser, par principe, la substitution des prescriptions médicamenteuses par celles de thérapeutiques non médicamenteuses. Le développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses, que vise la HAS à travers ce rapport d’orientation, est toujours conditionné par la démonstration de leur pertinence dans les contextes spécifiques de prise en charge des patients. En revanche, il s’agit dans ce rapport d’étudier dans quelle mesure les caractéristiques du système de santé français actuel incitent les médecins à recourir aux prescriptions médicamenteuses et, parallèlement, rendent plus difficile la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses. Il est probable que la conjonction de ces deux phénomènes conduise les médecins à privilégier la prescription de médicaments par rapport à celle de thérapeutiques non médicamenteuses malgré le fait qu’elles puissent être recommandées par les agences sanitaires et les autorités scientifiques.


Pour accéder directement au rapport (PDF)
Pour accéder à la synthèse (PDF)

Source | Haute Autorité de Santé (France)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez suggérer des informations qui serviront à la communauté